Les cauchemars : de quoi s’agit-il et comment les traiter ?

Les cauchemars de quoi s'agit-il et comment les traiter - Training Institute for Psychology and Health

Les rêves jouent un rôle important dans la régulation de nos émotions. Ils permettent à notre corps de digérer l’information émotionnelle et à l’inscrire dans notre vécu. Lorsque nous vivons un événement émotionnellement difficile, il est donc tout à fait normal d’en rêver la nuit qui suit. Parfois, plusieurs nuits chargées de rêves sont nécessaires à traiter l’événement.

Lors de cauchemars récurrents, nous pouvons imaginer que le processus de régulation émotionnelle assuré par notre sommeil paradoxal est bloqué. Le cauchemar se présente nuit après nuit et la charge émotionnelle n’est pas digérée par notre corps qui le rejoue sans cesse. Voyons cela un peu plus en détails.

Qu’est-ce qu’un cauchemar ?

Un cauchemar est un rêve dysphorique (caractérisé par des sentiments négatifs envers soi-même et/ou envers l’environnement) qui peut provoquer une grande peur, de l’angoisse ou du stress au réveil. Il est plus intense qu’un rêve désagréable qui peut simplement être gênant. Le cauchemar implique en général une menace vitale sur la sécurité ou l’intégrité de la personne ou d’une personne proche. Le cauchemar a comme caractéristique de réveiller le rêveur, parfois en sursaut. Le rêveur se trouve très rapidement dans un état alerte et se rappelle de son rêve.

Quand parle-t-on de maladie ?

On parle de « maladie des cauchemars » quand les cauchemars se produisent de manière répétée et ont des répercussions sur la qualité de vie de l’individu, provoquant une souffrance significative ou une altération de son fonctionnement en journée. Il faut s’assurer que ce trouble ne soit pas dû à une substance ou à un effet de sevrage d’une substance (alcool, drogue, médicament), et qu’il ne soit pas confondu avec un autre trouble du sommeil (somnambulisme, trouble du comportement en sommeil paradoxal ou encore terreurs nocturnes ou paralysies du sommeil). Dans le doute, il est recommandé de consulter un spécialiste dans un centre de sommeil qui effectuera éventuellement l’enregistrement d’une nuit de sommeil. Dans certains cas, les cauchemars peuvent être associé à un autre trouble, comme un trouble anxieux ou un trouble de stress post-traumatique.

Quel traitement ?

Le traitement de référence de la maladie des cauchemars est la thérapie par Répétition d’Imagerie Mentale (RIM), ou Imagery Rehearsal Therapy (IRT), dont le principal contributeur est Barry Krakow, un médecin et chercheur américain.

La RIM est une technique issue du courant cognitivo-comportemental qui vise à remplacer le contenu du cauchemar par du contenu alternatif dont la charge émotionnelle serait neutre ou positive, à travers des répétitions de ces nouveaux contenus, lors d’un état d’éveil en imagerie mentale.

Le matin qui suit la survenue d’un cauchemar, le patient est invité à réécrire son rêve avec un scénario alternatif, neutre ou positif. C’est ensuite un réel entraînement qui commence : le patient vit son nouveau rêve, par imagerie mentale, en imaginant le contexte, les images, les sensations, les ressentis… Idéalement, deux fois par jour dont une fois lors du coucher. Cet entraînement, qui a classiquement lieu durant une semaine, permet une désensibilisation des émotions négatives présentes dans le cauchemar.

Avant de se lancer dans la RIM, il est très important d’évaluer la présence de troubles associés ou de comorbidités pour une prise en charge adaptée et globale. L’hygiène de sommeil et les facteurs aggravants doivent également être abordés et si nécessaire rectifiés. Une bonne somno-éducation est également incontournable dans toute prise en charge pour permettre au patient de s’approprier des connaissances sur le sommeil, le rêve, le cauchemar et le traitement par RIM. Enfin, avant d’appliquer la technique au traitement des cauchemars, le patient doit au préalable se familiariser avec l’imagerie mentale et s’entraîner avec des exercices visualisations.

Bon à savoir : le traitement des cauchemars par RIM peut s’appliquer à des cauchemars associés ou non à un trouble de stress post-traumatique, ou à un trouble anxieux, et peut également se combiner avec une approche TCC pour l’insomnie.

Pour aller plus loin :

  • Krakow, B. ∙ Zadra, A., Clinical management of chronic nightmares: imagery rehearsal therapy, Behav Sleep Med.2006; 4:45-70
  • Le site de Barry Krakow: https://barrykrakowmd.com
  • L’excellent ouvrage de Benjamin Putois : Putois, B., Manuel de guérison des cauchemars (2020), Ed. Les Arènes.

 

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