Perfectionnisme parental … quand le mieux devient l’ennemi du bien

Perfectionnisme parental ... quand le mieux devient l'ennemi du bien

Le perfectionnisme parental, vous en avez déjà entendu parler ? 

  Il n’existe pas de perfectionnisme parental ni de parent parfait ! Et c’est heureux parce que les enfants construisent certaines de leurs plus belles qualités sur les défauts de leurs parents.

Qu’est-ce que le perfectionnisme parental? En une phrase, on pourrait dire que le perfectionnisme parental c’est essayer d’être un parent parfait et s’inquiéter à l’idée de ne pas y arriver. Il y a donc deux composantes dans le perfectionnisme parental : les objectifs élevés/exigeants et la peur de l’échec 

Dans le cadre du perfectionnisme parental, les objectifs élevés/exigeants peuvent concerner : 

  • Soit le parent lui-même ; par exemple, le parent veut être toujours au top, toujours adéquat et de bonne humeur en présence de ses enfants, il/elle veut faire les plus chouettes activités, les meilleurs gâteau, etc.  
  • Soit l’enfant : le parent veut absolument que son enfant soit le plus heureux et/ou le plus sociable et/ou le ou la meilleur.e à l’école et/ou en musique et/ou en sport, etc., en fonction des domaines jugés importants par le parent. 

La peur de l’échec renvoie à une inquiétude importante et envahissante à l’idée de ne pas atteindre les objectifs qu’on s’est fixés.

Le parent perfectionniste a constamment peur de ne pas être un assez bon parent, il doute de lui, il se demande ce qu’il aurait pu ou dû faire différemment. Il a peur de faire des erreurs et craint que son enfant ne se développe pas comme il le souhaiterait.  

Ainsi en va-t-il de Marie. Marie a eu une enfance difficile et s’est promise d’être la maman qu’elle aurait voulu avoir. Marie veut vraiment être « une super maman ». Depuis sa grossesse, elle a lu de nombreux livres sur la parentalité.

Elle veut être une mère positive et bienveillante et culpabilise terriblement quand elle hausse le ton après une journée difficile. Lors des anniversaires de ses enfants, elle passe des heures à cuisiner de magnifiques gâteaux et la fête est féérique. Au final, elle ne profite pas de cette dernière tant elle est épuisée par les préparatifs et tant elle s’inquiète que tout se passe bien comme elle l’a prévu.

Durant les vacances, elle voudrait réaliser des activités mémorables avec ses enfants et s’en veut énormément si elle n’a pas le temps ou les moyens de faire ce qu’elle avait imaginé, ou si un de ses enfants n’a pas l’air d’apprécier ce pour quoi elle a consacré tant d’argent ou tant d’efforts. Quand ses enfants se comportent mal, elle leur en veut de la mettre en échec en tant que mère. 

Et bien sûr, elle souffre qu’ils ne voient pas tout ce qu’elle fait pour eux… Elle leur donne tant, pourquoi sont-ils être si ingrats ? A moins qu’elle ait fait quelque chose de travers ? Mais quoi ? Aurait-elle dû être plus sévère ? Marie ne sait plus quoi penser… Elle est perdue, inquiète d’avoir raté quelque chose…  Marie souffre en raison de son perfectionnisme. 

Le perfectionnisme parental peut s’expliquer de différentes manières.

Chez certains parents, le perfectionnisme cache une enfance douloureuse, marquée par l’instabilité parentale, la violence, la négligence, la séparation ou d’autres traumatismes. Marie a eu des parents défaillants et elle s’est promise d’être une mère différente.

Comme bien des parents perfectionnistes, Marie ambitionne d’être la maman qu’elle n’a pas eu, la maman qu’elle aurait voulu avoir… Ce désir l’empêche de remettre en question son perfectionnisme. Elle aurait peur de devenir une mauvaise mère… La boucle est bouclée et l’étau se resserre…  

 Heureusement, il existe des antidotes au perfectionnisme parental ! 

Ceux-ci incluent notamment : 

  • l’analyse des événements et croyances qui sous-tendent le perfectionnisme, 
  • l’analyse des conséquences négatives de son perfectionnisme pour soi-même et pour ses enfants (une partie des parents perfectionnistes ont tendance à mettre une pression importante sur leurs enfants qui doivent, eux aussi, être parfaits), 
  • la révision de certaines croyances qui alimentent le perfectionnisme, 
  • le développement de l’auto-compassion c’est-à-dire le fait de se montrer bienveillant/tolérant envers soi. 

Ces antidotes sont développés parmi d’autres choses dans notre programme « Parent sur le Fil ». 

A retenir

L’essentiel est d’être un parent suffisamment bon. Il n’existe pas de parent parfait ! Et heureusement parce qu’un parent parfait serait toxique pour ses enfants : les enfants construisent certaines de leurs plus belles qualités sur les plus gros défauts de leurs parents.  

Par Isabelle Roskam, Ph.D. et Moïra Mikolajczak, Ph.D.

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