Les parents du 21ème siècle sont soumis à une pression inédite dans l’histoire !
Le parents sont sous pression et en burnout parental 8 fois plus fréquemment aujourd’hui qu’il y a 40 ans. Incroyable ? Pas tant que ça. S’il est vrai que nos grands-parents avaient des familles plus nombreuses, qu’ils ont connu la guerre et bien d’autres difficultés, leur rapport à la parentalité était très différent d’aujourd’hui.
A cette époque, être parent consistait à garder son enfant en bonne santé, lui assurer une éducation et le préparer à la vie (et pour les croyants, éviter qu’il se rende coupable d’un péché mortel).
Même si les mères étaient alors au foyer, les parents d’hier passaient qualitativement moins de temps avec leurs enfants. Les enfants passaient beaucoup de temps dehors et ils pouvaient rester des heures sans surveillance sans que personne n’y trouve à redire ! C’était normal et les enfants apprenaient ainsi la vie et ses dangers, les plus jeunes sous l’œil des plus âgés.
Les parents aujourd’hui sont différents …
Aujourd’hui, les choses sont bien différentes, à tel point que la sociologue Nelson dit qu’à l’aulne des standards actuels, l’écrasante majorité des parents d’il y a 50 ans seraient aujourd’hui qualifiés de négligents ! Et pourtant les enfants ne se développaient alors pas plus mal qu’aujourd’hui !
Mais les mentalités ont changé. A la faveur de nombreux bouleversements historiques et sociologiques que nous ne détaillerons pas ici, les parents d’aujourd’hui sont dans une logique de prévention du moindre risque et d’optimisation du développement. On est entré dans l’ère de la parentalité intensive : une parentalité centrée sur l’enfant, énergivore en temps et en énergie. Cette parentalité* met une pression nouvelle sur les parents… et leurs enfants !
Les parents sont invités à suivre les recommandations de l’état et des experts, et ces recommandations concernent chaque jour de nouvelles facettes du développement : l’alimentation, le sommeil, les jouets, les activités, la manière de corriger un comportement « problématique », les émotions à montrer ou à ne pas montrer à ses enfants,… tous les aspects de la parentalité sont commentés. De plus en plus d’aspects de la parentalité sont régis par des conventions1, des comités d’experts2, des lois3. Parallèlement, la parentalité n’a jamais autant fait l’objet de campagnes d’affichage (pas d’écran avant 3 ans, pas de jeux vidéo avant 6 ans,…). Alors qu’auparavant le parent était maître chez lui, il ne l’est plus aujourd’hui…
Le résultat des parents sous pression ?
Certes, des avancées positives sont à noter, c’est évident. Mais bien des conséquences négatives sont également à relever tant pour les parents que pour les enfants (voir notre article « Le Culte de l’Enfant »). Parmi celles-ci, une augmentation du stress et de l’épuisement parental. De plus en plus de parents se sentent sous pression.
Et bien des parents se sentent perdus… Et pour cause, les recommandations changent au fil du temps : la science a recommandé de coucher les bébés sur le ventre… puis sur le dos… puis sur le côté. On a recommandé beaucoup de lait… avant de conclure que trop de lait, c’était mauvais… Les experts ont recommandé d’être très strict… avant de recommander d’être surtout bienveillant. Les exemples de contradictions ne manquent pas, on en retrouve dans presque tous les domaines du développement ! Et ces contradictions, liées à l’évolution des connaissances scientifiques (mais pas seulement), alimentent des conflits entre générations.
Assommés de prescriptions et de recommandations, les parents ne savent plus à quel saint se vouer. Sous pression constante, ils peuvent finir par s’épuiser et par perdre confiance en eux…
Revenir aux parents d’antan ?
Faut-il « revenir à l’ancien temps » ? Certainement pas ! Mais serait-il judicieux de réfléchir à une « voie du milieu » et sans doute, au retour du « parent suffisamment bon » ? Nous le pensons…
*Avant les années soixante, le terme « parentalité » n’existait même pas !